Assez fiers de leur nouveau moteur, les développeurs mettent dès
le démarrage de leur démonstration ce point fort indéniable d'Age
of Empires III au centre de la discussion et il est bien
difficile de les arrêter. A leur décharge, les graphismes du titre sont superbes
sous tous les angles et quel que soit le bout par lequel on le prend. Minuscules
dans l'épisode précédent, les châteaux étalent désormais leurs murs et leurs
canons sur plusieurs écrans, l'eau rythmée par des vagues plutôt bien foutue
scintille de partout et reflète tout ce qui passe, tandis que la végétation
s'agite doucement dans tous les recoins de la carte. La finesse de tout ça
rappellerait presque les meilleurs jeux 2D, mais la richesse des animations lui
donnant vie nous rappelle à chaque instant la troisième dimension présente dans
chaque personnage. Pour bien faire, les ombres calculées en temps réel et le
brouillard, simplement magnifique, assurent la petite touche de finition
nécessaire pour se la jouer auprès des journalistes. Au vu des STR
récemment sortis, il manque cependant sur le plan technique une certaine
envergure à Age
of Empires III , une passion de la démesure qui se traduirait par
de gros robots hauts d'un bon écran par exemple, mais le nouveau monde se prête
forcément beaucoup moins à ce genre de choses que les guerres intergalactiques
futuristes décrites dans Dawn
of War ou l'univers "steam-fantasy" du prochain Rise
of Legends. L'autre point souligné par Ensemble
Studios, à raison, concerne le Vieux Continent et son influence sur
les parties. Tout juste installé en Amérique, le joueur garde en effet des
contacts, aussi bien en solo que dans les parties multijoueurs, avec la capitale
de l'Empire dont il provient (France, Russie, Allemagne, Angleterre, Hollande,
Portugal, Empire ottoman, Espagne). Celle-ci lui fait parvenir des denrées
rares, des soldats ou des technologies, selon un arbre différent de celles qu'il
est possible de rechercher dans la base principale. Les livraisons se font
l'initiative du joueur, qui peut par exemple demander des cavaliers à un
moment-clé de la partie pour obtenir un bon avantage, mais elles demandent un
certain nombre de points d'expérience. Ceux-ci s'accumulent avec les actions du
joueur (quelles qu'elles soient, aussi bien collecte que soin, combat,
construction...) et permettent de faire évoluer également l'offre de la ville
européenne. Inutile d'y voir un semblant de commerce : il n'est pas possible
d'envoyer nous-mêmes des choses sur le Vieux Continent. Cette facette du gameplay,
jugée importante par Ensemble
Studios, a reçu beaucoup de soins : chaque capitale dispose ainsi
d'un rendu 3D détaillé et très fin dans lequel on se déplace en quelques clics
et où on fait nos emplettes en toute simplicité. Mais son intérêt n'est pas
qu'esthétique. Les développeurs ont en effet eu l'idée audacieuse d'en faire un
élément de distinction entre les bons et les mauvais joueurs, entre ceux qui
passent leur nuit sur le jeu et les néophytes qui ne parviennent même pas à
différencier un grenadier d'un simple arquebusier (les pauvres). L'avancement
technologique de la cité européenne est en effet persistant en multijoueur pour
les parties online
: chaque upgrade
recherchée, chaque technologie débloquée sera disponible à la prochaine partie.
Evidemment, certaines d'entre elles restent bloquées jusqu'à la recherche d'un
âge particulier (sur les cinq disponibles), mais pas toutes. Pour éviter les
déséquilibres entre deux joueurs de niveaux différents, un ingénieux système de
ladder se chargera de mettre en opposition des joueurs équivalents ; de
plus, un joueur théoriquement plus faible remportera plus de points contre un
plus fort. Pas la peine de passer 24 heures sur une seule partie pour tout
débloquer : selon Ensemble,
il en faudra du temps aux plus fondus pour atteindre l'arbre entier disponible
dans les villes du Vieux Continent. Pour le reste (et les développeurs ne s'en cachent pas), cet Age
of Empires III reste très classique dans son gameplay.
Il faut toujours construire un hôtel de ville, des maisons, bâtir diverses
échoppes pour les upgrades
et des casernes pour entraîner les soldats, tout en assurant à sa faction un
avantage technologique en avançant sans faillir dans les âges. Par ailleurs, 90%
du temps de jeu devrait se faire sur la carte habituelle, loin de la Vieille
Europe, et les habitués devraient donc retrouver leurs marques assez vite. On
notera tout de même l'apparition d'un système d'escouades touchant la plupart
des troupes et permettant de déplacer d'un bloc plusieurs éléments d'une même
force. Les changements de formation de base sont présents et on peut donc
préparer son armée en quelques clics sans se prendre la tête, mais en perdant
bien sûr une grosse portion du micro-management que certains joueurs
appréciaient. Vu les bastons d'envergure typiques de la série, c'est un moindre
mal. Design © 2003 yassineb pour kitgrafik and /-/4Ck3RuB091 Conctact: ageofempire3@hotmail.fr |